Au moins 18 morts dans l’attaque d’un village au Nigeria

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Mardi soir, lors d’une attaque dans un village du centre du Nigeria, au moins 18 personnes sont mortes tandis que des dizaines de maisons ont été incendiées. Selon des responsables locaux, cette attaque serait l’œuvre de criminels, appelés localement « bandits », qui sévissent dans le nord et le centre du pays.

Les autorités ont confirmé qu’une attaque s’était produite dans le village de Ancha, dans l’Etat du Plateau, affirmant que de nombreuses personnes avaient perdu la vie, sans pouvoir toutefois communiquer un bilan précis.

Dickon Auta, un villageois joint au téléphone par l’Agence France Presse (AFP) évoque lui 18 morts :

« Notre village a été attaqué durant la nuit, et nous avons compté 18 morts. »

« J’ai participé à l’évacuation des corps. De nombreux autres personnes ont été blessées durant l’attaque et sont désormais prises en charge et soignées dans le dispensaire local », a-t-il ajouté.

Davidson Malison, le responsable de l’association de la communauté Irigwe, dont fait partie le village de Ancha, a également affirmé que « 18 personnes avaient été tuées » et « six autres blessées » dans cette attaque. Il a précisé dans un communiqué que plus de 24 maisons avaient été incendiées, ainsi que de nombreux véhicules.

Selon lui, ce sont les éleveurs peuls qui sont à l’origine de l’attaque. L’ association locale des éleveurs peuls a déploré l’attaque et réfuté les accusations émises contre sa communauté.

« Il est vraiment problématique qu’à chaque fois que des Irigwe sont attaqués ou tués, ils nous accusent aussi vite », a déclaré Muhammad Nuru Abdullah, cité dans un communiqué.

Le gouverneur de l’Etat du Plateau, Simon Bako Lalong, a affirmé que l’attaque avait « fait plusieurs morts », déplorant « un cycle interminable de violentes attaques » dans la zone.

L’armée nigériane a affirmé que des troupes avaient été déployées dans le village, mais que les assaillants avaient fui avant leur arrivée. « Des maisons ont été détruites et des villageois ont perdu la vie », selon elle.

Cette attaque est la dernière d’une longue série dans cette région, théâtre depuis des années d’affrontements entre éleveurs musulmans et agriculteurs chrétiens pour l’accès à la terre.

Mais selon des responsables locaux, les attaques récentes sont l’œuvre de criminels, appelés localement « bandits », qui sévissent dans le nord et le centre du pays, plutôt que liées à la religion ou aux ressources naturelles.

Il est toutefois nécessaire de noter que le Nigeria est classé 9e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2021 de l’ONG Portes Ouvertes. Il s’agit du pays qui compte « le plus grand nombre de chrétiens assassinés pour leur foi ». L’organisation précise que les chrétiens nigérians subissent « les attaques de Boko Haram, d’un côté, et des éleveurs peuls radicalisés, de l’autre ».

Dans un bouleversant message du Nouvel an, publié il y a quelques semaines, l’Association des Chrétiens du Nigeria (CAN) évoquait les atrocités subies par les chrétiens en 2021 « occasionnées par les activités criminelles des bandits, terroristes, ravisseurs et autres éléments sans scrupules parmi nous ». Les membres de la CAN ont ensuite déclaré remettre cette « situation désespérée » entre les mains de Dieu.

« Il n’y a que Dieu qui peut nous envoyer de l’aide d’en haut. En raison de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons, certains gouverneurs appellent déjà à la légitime défense et à la déclaration de l’état d’urgence ! C’est sans précédent. »

La rédaction (avec l’AFP)

Crédit image : Shutterstock / Peter Hermes Furian

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